jeudi 16 août 2012

 
Montana - Glacier National Park


J'y suis! Cela fait bientôt deux mois que j'explique aux gens rencontrés sur ma route que je vais rejoindre les Etats-Unis par le Montana, et c'est là, maintenant! Je vis ce passage de frontière comme un grand moment symbolique de mon voyage. Un peu comme tous les passages de frontière, c'est un but atteint. Je regarde derrière moi vers le Canada en me remémorant plusieurs moments inoubliables que j'ai vécus, puis me tourne côté Montana. La suite, maintenant!

L'entrée dans cet état se fait donc par la montagne et la forêt. J'avais imaginé que le poste frontière serait sur un col, mais non, ça continue à grimper. Et arrivé au sommet, je m'arrête pour manger et contempler l'immensité, seul, au calme, dans le vent. Quel plaisir!


La descente dans la vallée jusqu'au village de Saint-Mary, à l'entrée du parc national se fait en compagnie du mont Chief, dominant les autres montagnes majestueusement seul de son côté.


Going-to-the-Sun Road

Ce nom enchanteur et plein de promesses désigne les 80 km de route qui sinuent à travers le parc pour mener jusqu'au col de Logan à 2025 m avant de redescendre de l'autre côté. J'en ai tellement entendu parler sur mon chemin jusqu'ici, autant en termes de beauté que de difficulté, que je ne peux m'empêcher de ressentir de l'excitation mêlée d'un peu d'appréhension en m'engageant sur cette route. J'ai, avant de partir, abandonné mes drapeaux canadiens car depuis hier que je suis entré aux Etats-Unis, on me prend pour un Canadien qui affiche ses couleurs. Le sens qu'on leur prête n'étant plus du tout celui désiré qu'ils avaient pendant ma traversée du Canada, j'ai décidé qu'ils avaient fait leur temps.

Les paysages spectaculaires ne se font pas attendre et, à peine engagé sur la route, les montagnes, pics et crêtes se dressent tout autour de moi. C'est splendide!






Durant la première heure de la montée, je vois un ours noir manger près du bord de la route et j'en profite pour faire plusieurs passages devant lui avec la caméra. Génial! Et un peu plus loin, j'ai enfin droit à un grizzly. Superbe, imposant, il mange tranquillement des feuilles et j'ai le temps de m'arrêter pour le photographier. Fameux animal! Il n'y a pas à dire, cette route me comble déjà!



Ensuite, ça commence sérieusement à grimper et j'en aurai pour deux heures à atteindre le col en pédalant à flanc de montagne, surplombant d'immenses vallées. C'est à couper le souffle, la vue est splendide, et l'effort est de taille. J'apprécie d'ailleurs beaucoup que les voitures ne me pressent pas dans les passages étroits. J'imagine qu'ils doivent un peu prendre conscience que c'est plus difficile pour moi que pour eux. Certains me prennent même en photo. C'est comique.


 





Et puis, c'est la joie au sommet! Sur le parking bondé de touristes, je croise deux cyclistes de route. L'un d'eux me propose de soulever son vélo à une main et à bout de bras. Incroyable! C'est tellement léger! Et le gars ajoute en riant que les bouteilles d'eau sont remplies. Le tout fait environ 7 kg d'après lui. Je n'en reviens pas. Avec mon fidèle destrier de 50 kg, je crois que j'ai complètement perdu toute notion de poids. Je lui propose d'essayer de soupeser le mien et il arrive juste à le décoller du sol de 1 cm au prix d'un bel effort. Je ne fais pas mieux et quelqu'un d'autre m'a dit un jour qu'il avait l'impression de manipuler une moto. Je serais curieux d'essayer un vélo léger comme le sien après mon périple. Je me demande l'effet que ça ferait. Un peu comme le gars qui s'entraîne au sprint avec 10 kg accrochés à chaque pied pendant 3 mois, puis qui les enlève. J'ai peut-être découvert le moyen de voler? Il me dit en riant : "You'd win the Touw de Fwance!"

Ensuite, c'est la descente interminable et le plaisir mérité qui va avec. Spectaculaire! Le nom de Glacier National Park m'avait légitiment laissé penser qu'il y aurait principalement des glaciers à admirer le long de la route, mais pas du tout. On peut juste en voir un ou deux pas très gros en altitude. C'est le fait que ce sont des glaciers qui ont découpé, sculpté et façonné ces paysages vertigineux qui a donné ce nom au parc. Le parcourir à vélo est incomparable. A faire!




J'arrive en soirée à Apgar, de l'autre côté du parc pour y camper. Quelle journée riche en émotions, émerveillement et intensité physique! Je passe la soirée à papoter avec mes voisins puis m'écroule dans ma tente pour un sommeil réparateur.

3 commentaires:

  1. Waw ... Ça en fout plein la vue ! Magnifique!

    Par contre, il me semble que tu prends un peu fort tes aises avec les ours, non ? :D
    Comparé à la trouille de tes premiers posts, monsieur se promène maintenant gentillement devant leur nez avec sa caméra ... Gaffe hein quand même, papy poilu!

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  2. Raaah Papy tu n'imagines pas à quel point je suis heureux de te lire au boulot ! La journée est interminable un petit voyage par blog interposé me fait le plus grand bien.

    Et tes photos sont magnifiques (bon j'imagine bien qu'avec le panorama de là-bas, tu n'as pas énormément de mérite.) Je ris aussi en t'imaginant faire les photos de toi seul dans les champs avec ton retardateur.

    Ps: l'entrainement avec des poids sur le dos c'est l'entrainement spécial de Tortue Géniale dans DragonBall. Prochaine étape les boule de feu...

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  3. epoustoufflante,ta vie là bas,je pensais qu'il n'y avait que dans les livres que tout ca existait.Mais non,c'était sans compter sur Val!!Bizz à toi

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