samedi 1 septembre 2012

 
Wyoming - Bad Lands

Avec les répliques de He took it out! en tête me faisant encore rire comme un idiot sur mon vélo, je pars le lendemain vers le sud. Vu que jusqu'ici j'ai avancé plus vite que prévu, je suis en quelque sorte un peu en avance sur mon trajet et j'en profite pour l'allonger un peu en allant faire un petit tour plus vers le sud. J'ai repéré à la frontière du Wyoming et de l'Utah des coins qui devraient en valoir le détour. De plus, cela me fera éviter des routes trop fréquentées.


M'éloignant petit à petit des montagnes à ma gauche, je traverse d'abord des gorges, puis me retrouve dans un pur paysage de Far West.


Ce qui me frappe le plus de prime abord, c'est la forme et la disposition presque géométriques des cumulus. C'est parfait, on dirait des dessins. En m'enfonçant progressivement dans le désert, la deuxième chose qui me frappe alors est l'éclat des couleurs. C'est incroyable, comme si un énorme spot éclairait les environs tellement les couleurs sont vives. C'est assez paradoxal d'avoir autant de tons différents et vivants dans un environnement aussi sec. Superbe!





Le soir, je m'arrête sur le bords de la Green River qui irrigue le coin, dans un accès public pour pêcheurs. Il y a juste la place pour planter ma tente, c'est calme, il n'y a personne, je peux me laver tranquillement dans la rivière et le bruit de l'eau qui coule me berce et m'endort. Le bonheur.

Le lendemain, je continue mon avancée dans le désert qui devient plus aride. Je tombe sur des roches de deux couleurs, rouge et blanc, qui sortent du sol au milieu de nulle part. C'est terrible et complètement inattendu. Quand je pense qu'un pêcheur que j'ai rencontré hier m'avait déconseillé cette route sous prétexte qu'il n'y a que de la broussaille, je me dis que je fais bien de ne pas prêter attention aux avis négatifs.

 





Et puis, le vent se lève, chaud, fort et de face. Cela devient vite très difficile d'avancer. Je vois de temps en temps un mini-cyclone se former, aspirer la poussière et les cailloux et filer devant moi, un peu comme les tourbillons de Taz, le diable de Tasmanie. Jusqu'à ce qu'un me file droit dessus... J'ai juste le temps de fermer les yeux et de m'agripper à mon guidon, je me prends alors une vraie gifle cinglante en plein visage tandis que je suis stoppé net et déséquilibré. Impressionnant! Heureusement que mon vélo est lourd, sinon je pense bien que je me serais retrouvé à terre.

Un peu plus loin, ça faisait longtemps, une crevaison! Après 2500 km sans aucun ennui, c'est plutôt normal que ça arrive. Par contre, trouver la fuite sans eau et en plein vent, bonne chance! Je n'essaie d'ailleurs pas, inutile de perdre mon temps. Je décide de changer directement la chambre à air et je plonge dans mes sacs chercher la dernière qu'il me reste. Et là, je constate que je me suis planté en la prenant, l'embout ne correspond pas. Alors là, bravo! Bien joué! Heureusement que j'en avais quand même pris une bonne que j'ai pu utiliser au Canada lors de mes crevaisons à répétition. Gros malin! Bon, je trouve finalement très vite la fuite grâce au morceau de fil de fer planté dans le pneu, qui m'indique ainsi l'endroit adéquat, et peux réparer.

Je trouve encore un autre accès à la rivière pour camper. Ces endroits sont géniaux. C'est tranquille et gratos. De plus, ici, c'est magnifique avec la vue sur les falaises rouge et blanc. 





Le jour suivant, le ciel s'est couvert de gros nuages gris menaçants, les couleurs étant toujours aussi vives. Je longe le Fontenelle Reservoir, sorte d'oasis permettant aux oiseaux marins, dont des pélicans, de vivre par ici. J'ai la chance de pouvoir observer un coyote chasser et manger sa proie, me lançant de temps à autre un coup d’œil. Quelle grâce lorsqu'il sautille fièrement sur le bout des pattes pour avancer.







Je bifurque ensuite pour m'enfoncer encore plus avant dans le désert, là où il n'y a vraiment plus que de la roche, de la poussière et des buissons. Impressionnant!


Je m'arrête à une pompe à essence installée à un carrefour. Incroyable! Tellement improbable! Un truc tout pourri avec un vieux mécano grincheux couvert de cambouis qui répare des épaves. Une vraie caricature, comme dans les films. Cela me permet au moins de pouvoir faire le plein d'eau.



Puis, je m'engage sur des chemins de terre pour aboutir, qui l'eût cru, sur les bords d'un étang près d'un barrage. J'y campe, encore une fois seul sur les bords de mon oasis, entouré de roche et de rien du tout. Quels changements de paysage d'un jour à l'autre! J'adore.


2 commentaires:

  1. Classique, la confusion entre embout Presta et Schraeder, ça nous est tout arrivé au moins une fois :).

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