samedi 1 septembre 2012

 
Wyoming - Grand Teton National Park

Je quitte donc le Yellowstone pour entrer presque immédiatement dans le parc du Grand Teton. Je me demande si les gens d'ici savent ce que ça signifie. Moi, en tout cas, ça me fait bien rire.


Le vent souffle toujours fort de face et l'effet de brume créé par la fumée des feux de forêt est ici encore plus présent. Il l'est tellement, que, associé à l'éblouissement du soleil qui éclaire la chaîne de montagne à contrejour, juste devant moi, on ne voit tout simplement rien. Je devine seulement les contours des pics qui s'alignent acérés le long de lacs.


Ceci dit, c'est très loin d'être dénué de beauté car l'ambiance brumeuse confère à la vue un quelque chose de mystique. Mais j'aimerais toutefois voir tout cela plus nettement et avec un soleil de dos. Demain matin, j'espère. Je campe sur les bords du Jenny Lake au pied de la chaîne, avec dans l'idée d'aller y faire de la randonnée demain.
 
Souhaits exaucés! La fumée n'est plus que légèrement présente et je me lève avec le mont Teewinot qui se dresse juste devant moi. Terrible! C'est décidé, aujourd'hui repos et randonnée dans Cascade Canyon, histoire d'aller voir tout ça d'un peu plus près et d'en profiter. Je prends le bateau pour traverser le lac jusqu'au début du canyon. La vue est splendide. Je monte pendant près de deux heures jusqu'à ce que la fatigue accumulée pendant les dernières semaines se fasse sentir et que mes jambes me disent stop. Plus moyen d'avancer, j'ai juste envie de dormir. Je m'arrête sur le bord d'un cours d'eau pour somnoler.





Une heure après, les premières gouttes d'un orage tombent et comme pour me confirmer qu'il ne faut pas que j'aille plus loin, je vois en effet de gros nuages noirs s'amonceler au-dessus du canyon. OK, message bien reçu, je fais demi-tour. Et sur le chemin du retour, enfin, ce que je cherche à voir depuis plus de deux mois se trouve juste devant moi: un élan mâle.

Il est dans des bosquets à dix mètres de moi en train de manger des feuilles. Plusieurs randonneurs me rejoignent et on le regarde en silence, attentifs à ne pas le déranger et prêts à décamper s'il le faut. Mais il a l'air tout à son repas et ne s'occupe pas de nous. Il n'en a tellement rien à cirer qu'il vient carrément nous bloquer le passage en s'installant sur le sentier. Bon, on va attendre gentiment qu'il en ait terminé et nous laisse passer. Et puisqu'il nous offre ce spectacle inédit, on ne va pas s'en priver. Il est magnifique, immense, majestueux avec ses tout nouveaux bois prêts pour la saison des amours qui va bientôt débuter. C'est très impressionnant. Finalement, il s'en va à son aise et le petit embouteillage de randonneurs qu'il a créé peut se résorber. Un grand moment!
 



Je rentre au camping où je fais la connaissance de deux New-Yorkais venus faire de la randonnée, Tom et Al. On passe la soirée ensemble, on échange nos contacts et le lendemain je reprends la route bien reposé. Je suis bien content que cette randonnée ait été écourtée car ainsi j'ai vraiment bien pu récupérer. Et aujourd'hui, la fumée a complètement disparu, me permettant, alors que je m'éloigne, d'avoir une vue magnifique sur la chaîne montagneuse, et en particulier sur le Grand Teton que je vois seulement maintenant. Il se dresse indépendamment des autres pics, beau, rond, dur, lisse, lourd, sensible. On ne peut qu'être en admiration devant de telles manifestations de Dame Nature.


Grand Teton (4199 m)
 



balbuzard
Je me dirige maintenant vers Teton Village. Allez, et je ris encore. Pourquoi pas Nipple City tant qu'on y est? C'est la station de ski du coin. C'est comique de voir tous ces remonte-pentes et ces chalets à la mode européenne dans ce paysage désertique. Mais c'est vrai qu'on est à plus de 2000 m et qu'en hiver c'est couvert de neige. Pour le coup, je m'octroie le petit plaisir de monter en haut des pistes avec les télé-cabines. On a une vue prenante sur toute la vallée et les monts environnants. Superbe! Je serais curieux de revenir ici en hiver, tiens. Un groupe de vieilles dames pose pour la photo en criant en chœur, à la place du cheese habituel, un merveilleux "Teton!" C'est à mourir de rire, surtout qu'elles en sont bien chargées.


toujours le Grand Teton
 


Après cette pause ski, je continue ma route jusque Jackson Hole. Je suis bien content d'y arriver car j'ai perdu il y a quelques jours mon convertisseur de prise de courant et je ne peux donc plus recharger les batteries de mon appareil photo. A chaque prise de vue, je scrute le témoin de recharge en espérant qu'il va tenir jusqu'à la prochaine ville. Nous y voilà donc, et après avoir été envoyé de magasin en magasin, je trouve enfin l'objet tant convoité. Sauvé! Sérieux, me retrouver en pleine nature sans pouvoir faire de photo aurait été tragique.

dernière vue sur le Teton
Ici, c'est la ville, pas de camping. Je prends donc une chambre dans un motel, j'allume la télé, et je tombe miraculeusement sur un tout vieil épisode de Seinfeld. Merveilleux! Alors, pour les amateurs, je retranscris le dialogue bien connu d'Elaine qui raconte son rancard à Jerry.

- He took it out!
- What?
- He took it out!
- It?
- Yes.
- Out?
- Yes.
- So you're having a casual conversation. And all of a sudden, he takes it out.
- Yes.
- It?
- It.
- Out?
- Out.
- He takes it out!


J'ai ri, mais ri! C'était tellement inattendu que j'ai ri comme la première fois. Quel dialogue génial!

2 commentaires:

  1. Hahaha, sûrement ton billet le plus marrant pour l'instant :).

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  2. Pour rester dans le thème, ça aurait dû être l'épisode où Elaine envoie ses cartes de voeux pour Noël et seulement après se rend compte qu'on voit son téton sur la photo! :)

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