lundi 19 novembre 2012


Thaïlande - Bangkok

Arrivée à la gare de Bangkok à 5h après une courte nuit mais pas trop mauvaise sur une couchette assez confortable. Le train fait beaucoup de bruit et bouge vraiment beaucoup, me donnant parfois l'impression qu'il décollait, mais c'était pas mal du tout. J'attends 6h30 dans  la gare afin qu'il fasse suffisamment clair pour me permettre de me plonger dans la ville à vélo. Je suis immédiatement agréablement surpris car je m'étais attendu et préparé à un chaos et un trafic énormes, du vraiment dangereux. Mais il n'y a pas tant de trafic que cela et ce n'est pas trop la foire sur la route. C'est juste une grosse ville avec son trafic intense, ses artères bouchées et il faut être particulièrement prudent et patient, mais rien de particulièrement notable. Je traverse la ville tranquillement et sans encombres. Gros soulagement, car après avoir vécu Kathmandu, j'appréhendais réellement Bangkok. Mais rien à voir.

J'ai prévu de passer trois jours ici, et comme à chaque fois que je découvre une ville, cela se fera en me promenant pour prendre l'atmosphère de l'endroit, en flânant dans les ruelles décentrées et bien entendu en visitant les incontournables touristiques. Je ne raffole pas des endroits blindés, mais s'ils sont touristiques, c'est qu'il y a une bonne raison.

Je commence mon exploration par Kaoh San Road, haut lieu de la nouba, des bouibouis, des roublards et du racolage. C'est juste à 100 m de mon hôtel, raison pour laquelle je m'en acquitte en premier lieu. Ainsi, ce sera fait. Et c'est encore pire que ce que j'imaginais. C'est nul à chier, complètement pourrave. Il n'y a que des touristes. Après mes quatre jours en campagne, autant dire que le choc est brutal. C'est un tout autre pays. Ici, mon allure à vélo suscite encore de la curiosité, mais d'un autre type: "Combien coûte ton vélo? Je te l'achète." On voit les dollars dans leurs yeux. Je vais bien vite aller ranger mon vélo dans ma chambre et continuer à pied, moi. C'est bon, j'ai vu.

C'est là que je passe devant une rue parallèle à la précédente où, contrairement à elle, je suis le seul Blanc. Ca m'intéresse déjà beaucoup plus. Je m'arrête devant une échoppe où tout le monde mange. Aucune indication, rien, je ne sais même pas quoi commander, il n'y a pas de carte. Du vrai de vrai pour les Thaïs. Je les regarde cuisiner et là, l'un d'eux voit que je ne suis pas un touriste perdu mais que je suis vraiment intéressé. Il me demande: "tom yam?" J'ai le souvenir du supplice d'avoir goûté cette soupe affreusement piquante il y a quelques années, mais je dis OK au gars, je me lance. Il me montre tous les fruits de mer et je lui fais un geste, l'air de dire "vas-y tape tout, mais juste un tout petit peu piquant". Je n'y crois pas trop, mais bon. Je m'assieds et on m'amène plus tard un bol d'un demi-litre de soupe aux fruits de mer: moules, écrevisses, calmars, pieuvre. Terrible! Et il l'a vraiment faite un tout petit peu piquante pour moi. Parfait! C'est le paradis. Les gens autour de moi ont l'air ravi et rient en me voyant manger leur nourriture avec autant d'appétit, et pas les plats adaptés pour touristes qu'on trouve à côté. Jusqu'à la dernière goutte. Ca fait plaisir.

Le soir venu, je retrouve Max, mon pote de plongée qui est arrivé depuis déjà quelques jours  pendant que je pédalais dans le sud. Et qu'est-ce qu'on fait? Ben, on va prendre l'apéro, tiens. Pour cela, on retourne dans Kaoh San Road, c'est quand même là qu'il faut aller pour ça. A cette heure-ci, il y a beaucoup plus de Thaïs qui arpentent la rue, mais ça reste limité à des demoiselles offrant de la compagnie tarifée et des rabatteurs pour des ping pong shows (Google expliquera bien mieux que moi ce que c'est). Je n'arrête pas de me demander "Mais pourquoi? Pourquoi?" J'hésite un court instant pour l'aspect cocasse du truc, mais non. C'est décidément trop glauque. Ceci dit, cela ne nous empêche pas de bien faire la fête et de nous en mettre une sévère. Bienvenue à Bangkok.

Le jour suivant, je pars me balader peinard le long des canaux, perdu dans les petites ruelles étroites
Ca pue les égouts, l'eau est dégueulasse, mais c'est très sympa, loin de la cohue. Et là, je vois un énorme truc plonger devant moi: un varan d'un mètre de long. Génial.



Je continue ma route pour arriver par presque hasard devant un temple (il y en a tellement ici), Wat Ratchanaddaram. Très sympa et je monte tout en haut d'où on peut voir la parte beaucoup plus business de la ville avec ses immenses buildings.





En fin d'après-midi, avec Max et deux copines françaises, on part prendre le bateau qui nous fait descendre le fleuve Chao Praya et nous amène de l'autre côté de la ville. Sympa et complètement bondé. Le but est d'aller au Lumphini Stadium pour voir des matches de boxe thaïe. Mais arrivés devant le stade, on nous explique qu'en tant que touriste, on paie deux fois plus que les locaux et que si on veut être assez proche du ring, il faut raquer. Pas cool du tout, très peu pour nous et on abandonne l'idée. De plus, vu le niveau de vie d'ici, le prix d'entrée est vraiment cher. Je m'en passerai, j'avais juste envie de voir un peu tout leur cérémonial et goûter à l'ambiance. Tant pis.



Le troisième jour, je le consacre à la visite des gros temples assaillis par les touristes. Afin de les éviter le plus possible, je me pointe devant le palais royal une demi-heure avant l'ouverture et fais le piquet comme un bon vieux retraité qui va à la poste à 7h du matin. Durant cette demi-heure, les cars déversent petit à petit des meutes de Chinois bruyants qui poussent et marchent sur les pieds. Loin de moi l'intention de faire des généralités, mais ici c'est une réalité. Mais tout va bien, je suis dans les premiers. A l'ouverture des portes, tout le monde se rue dans la cour où tous les guides chinois tentent de rassembler leur troupeau avant d'entrer dans le site proprement dit. Surtout aucune initiative personnelle, tenez-vous par la main et on suit le berger. Un peu pathétique, mais ça m'arrange merveilleusement car j'en profite pour acheter le troisième ticket de la journée et me faufiler dans l'enceinte avec juste personne autour de moi. C'est magnifique, c'est calme, je suis bien. Je jouis ainsi d'une grosse demi-heure absolument magique au milieu du méga kitsch, avec juste quelques bonzes dans les temples.


 







 

Quarante minutes plus tard, c'est l'enfer, on ne voit plus rien tellement ça pullule de monde. Ca vocifère dans tous les sens et je me barre, le rêve est terminé. Plus moyen de prendre une seule photo sans avoir un abruti qui singe la position des statues dans le champ. Bonne chance, les gars! En résumé, si tu veux visiter Wat Phra Kaew, tu as une demi-heure à l'ouverture, après oublie.

8h30
9h15

A présent, Wat Pho et son fameux immense Bouddha couché. Ici, les meutes ne viennent pas et les jardins sont très calmes. Tranquille.









Lors de ma balade, j'approche un salon de massage qui a l'air très professionnel. D'ailleurs, les prix sont le double d'ailleurs. C'est là qu'un groupe de Japonais m'approche et me dit qu'ils tournent un reportage sur le massage thaï. Ils ont besoin d'un "cobaye" et me proposent de m'offrir un massage afin de me filmer. C'est super! J'accepte bien évidemment. Mais rien à voir avec les gentilles masseuse de la plage. Ici, je tombe entre les mains d'un gars qui va littéralement me faire souffrir pendant une demi-heure. J'ai rarement eu aussi mal. Il appuie ainsi avec un doigt, mais avec une force terrible, sur tous mes points de courbature et particulièrement sur mon épaule droite où j'ai une entorse. Il m'arrache des cris et des larmes tellement la douleur est intense. Mais je tiens bon, sentant bien qu'après coup, ça me fera du bien. D'ailleurs, une fois la séance terminée, j'ai déjà moins mal à l'épaule et je me sens mieux, même si j'ai besoin de m'asseoir un moment pour reprendre mes esprits. Ce type m'a complètement retourné et j'ai vraiment eu très mal. Je suis vidé, une loque. Ils sont forts, ces Thaïs.



Voilà, ma visite de Bangkok est terminée. A mes yeux, trois jours sont suffisants pour en avoir un bon aperçu. Bangkok est avant tout une grosse ville avec d'un côté ses aspects intéressants et chaleureux typiquement thaïs mais aussi toutes les déviances qu'on peut trouver dans un tel endroit. Je suis bien content d'y être passé mais maintenant, direction le Cambodge. Il me reste deux jours d'autorisation de séjour dans le pays, exactement ce dont j'ai besoin pour prendre demain le train jusque la frontière et passer au Cambodge le jour suivant. J'adore. Vive le voyage.

7 commentaires:

  1. Ahhh, les fameux ping pong show ;)

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  2. Pas de poisson cru au menu cette fois ? :)

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    1. Non, ici le poisson cru est un accessoire des ping pong shows :)

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  3. Salut mon pti rockeur préféré !

    Content de lire que tu as repris du poil de la bête après ta mésaventure aquatique.
    'Ping pong show', j'adore le nom ! Tu nous feras une demo une fois rentré.
    Superbes photos, comme d'hab.

    J'ai pensé à toi mardi soir, concert de Steve Vai. Tu aurais adoré ;-)

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    1. Merci poulet!

      Oh oui, dis. Steve! Jamais vu en plus. Tu as bien fait d'en profiter pour nous deux. :)

      Ahaha ok on se fera un match de ping pong à mon retour. :p

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  4. le ping-pong a l'air de plus intéresser tes potes que les merveilles culturelles et architecturales que tu nous fais admirer. Lamentable...;-)Tout ça pour une petite balle blanche! Quel sport vas-tu nous ramener d'Angkor? En plus des photos, bien sûr... Bisous à King Louis et à Baloo

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