vendredi 30 novembre 2012


Cambodge - Angkor ou les temples perdus

M'y voilà! Après trois jours de route, j'arrive à Siem Reap, la ville qui est juste à côté du site d'Angkor. Je passe trois jours au milieu des temples en ruines avec la musique d'Indiana Jones et des images du Livre de la Jungle en tête, parfois revenant visiter un temple que j'ai déjà vu mais à un autre moment de la journée afin de profiter d'une autre lumière. Le site étant étendu sur plusieurs kilomètres carrés et les temples en ruines étant présents par dizaines (c'est immense!), je m'y déplace à vélo, parcourant ainsi environ 40 km chaque jour. J'ai généralement pas mal de bol avec les touristes et me retrouve la plupart du temps presque seul dans les temples jusqu'au moment où un car vient déverser son contenu et que je me décide à partir. J'aime ça.

Très peu de choses à raconter ici, si ce n'est que c'est fabuleux. D'un tout autre temps. Mais laissons plutôt parler les photos.
































Le lac Tonle Sap

Je pars me promener pendant une journée autour du lac Tonle Sap et ses cités lacustres, toujours à proximité de Siem Reap. Autre univers, autre ambiance.










dimanche 25 novembre 2012


Thaïlande / Cambodge - Le passage

C'est parti, je quitte Bangkok. Je parcours en sens inverse la route qui m'avait mené de la gare au centre touristique, cette fois encore sans aucune difficulté liée au trafic. Un vrai plaisir. Arrivé à la gare, je prends mon ticket mais les choses se compliquent légèrement lorsque le préposé me dit ne pas être sûr que mon vélo sera accepté sur ce train. Me voilà donc en train d'essayer de trouver une réponse à mon problème en passant de guichet en guichet, à chaque fois confronté à une personne qui ne pète pas un mot d'anglais en plus de ne pas être très coopérative. En fait, ils s'en tamponnent le coquillard. Le parcours du combattant dure ainsi presque une heure pour finalement arriver devant un type qui, sans aucune explication me rembourse le ticket en me balançant la monnaie nonchalamment. Et je fais quoi moi maintenant? Oh les gars, je dois sortir du pays, moi! On me laisse gentiment dans ma merde sans m'aider le moins du monde. Merci! Heureusement qu'un type qui a assisté à la scène s'approche et me dit d'aller voir directement le staff du train lorsqu'il arrivera. Ils me laisseront peut-être monter avec mon vélo. Excellente idée, merci monsieur. Ainsi, dès que le train entre en gare, je cherche des yeux le contrôleur mais ne vois personne. Sans hésiter plus longtemps, je monte avec mon vélo que je cale sans aucun problème derrière une banquette sans gêner personne. Bon, en attendant, je n'ai plus de ticket, moi. Déjà que je n'ai a priori pas le droit de monter avec mon vélo, si en plus je joue au passager clandestin... Afin d'éviter les problèmes, je pars illico à la rencontre du contrôleur à qui j'explique que je n'ai pas de ticket. "Pas de problème, tu peux me l'acheter." Et bien voilà! Et c'est pour ça qu'on m'a fait chier pendant une heure? Je lui achète donc un ticket pour moi et mon vélo et me voilà parti pour Aranyaprathet, terminus avant la frontière cambodgienne. Le train s'ébranle et je peux enfin souffler, rassuré de pouvoir quitter Bangkok comme prévu. C'est que je commençais sérieusement à en douter.

Après 6 heures de trajet assez pénible, j'arrive à Aranyaprathet vraiment pas bien du tout. Je suis faible et j'ai des vertiges. Après avoir trouvé une chambre, mangé et pris une douche, je me couche complètement déclassé, crevé. Mais qu'est-ce que j'ai? Durant la nuit, les choses ne s'améliorent pas et je dois sortir mon sac de couchage car je caille. Il fait 30 °C et je suis emmitouflé dans mon duvet. Ca ne va vraiment pas. Le lendemain, c'est encore pire: j'ai 39,2 °C de fièvre, mal au crâne, j'arrive à peine à ouvrir les yeux et je titube dès que je veux marcher. Là, je commence à paniquer. Pourtant, j'ai fait tous les vaccins et prends mon traitement contre la malaria. Heureusement pour moi, il y a un hôpital dans le coin et c'est là que je me rends sans plus hésiter. Je ne fais pas le fier et me traîne littéralement.

Là, je me retrouve devant un vrai hôpital thaï pour les Thaïs. Le truc est installé dans un préau et fait très dispensaire de brousse. C'est bien parce que je n'ai pas le choix, car l'aspect des lieux ne m'inspire de prime abord pas vraiment confiance. On est bien loin de l'hosto international de Koh Samui. Bon... Allons-y! Au guichet, personne ne me comprend. Ils ont tous l'air de se demander ce que je fous là, pensant que j'ai dû me tromper d'endroit. Et il n'y en a pas un qui est fichu de deviner la raison pour laquelle je pourrais bien être là. Pourtant, avec les yeux que je me paie, ça devrait être plutôt évident, non? De plus, je répète inlassablement "Doctor. Doctor." Mais non... Je n'y crois pas. Pas un capable de comprendre le mot doctor alors qu'on est dans un hôpital? Là, on repousse quand même les limites. Heureusement, un type débarque et me tire d'affaire, il a compris ce que je voulais. Merci! A partir de là, les choses s'enchaînent merveilleusement et je suis pris en charge par le personnel qui prend bien soin de moi, attentif au fait que je ne percute pas du tout lorsqu'on appelle mon nom qui, prononcé à la thaï donne des choses très intéressantes. Soit dit en passant, sur ma carte de malade, je vois la date du jour: on est en l'an thaï 2555.

Mon tour arrive finalement et je me retrouve face à un médecin qui m'assure que je n'ai rien de grave, juste un refroidissement. Eh bien, je ne sais pas si ce monsieur se plante ou bien si les virus du coin sont maousses, mais en tout cas j'ai bien morflé, moi. Il me prescrit des antibiotiques (ce n'est que la troisième fois depuis que je suis en Thaïlande) dont je sens les bienfaits dans l'heure qui suit et peux ainsi parcourir sans plus tarder les 6 km qui me séparent de la frontière. Enfin! La Thaïlande aura vraiment essayé d'avoir ma peau jusqu'au bout.

Avant de passer la frontière, l'obtention du visa cambodgien. Ce point de passage étant le plus fréquenté, il est connu que la corruption y règne en maître. Et je n'y coupe pas. Quelle que soit l'excuse invoquée par les fonctionnaires, je dois allonger quelques billets afin que cette formalité ne prenne que 15 minutes. Je m'incline donc, ayant des choses plus intéressantes à faire qu'attendre la journée entière dans un combat silencieux contre ces pratiques illégales. Je peux ainsi me présenter au poste frontière avec mon beau visa tout neuf et me retrouver après quelques files et tampons de l'autre côté, au Cambodge.


Immédiatement, à peine 200 m parcourus, la différence de pays est notable. Ici, c'est le gros bordel. Le vrai. Le trafic tient un peu du Népal et on voit de tout sur la route: des voitures, des camions, des motos, des vélos, des charrettes, des vaches, de tout. Et ça conduit dans tous les sens. C'est affolant. D'ailleurs, que font tous ces gens qui roulent à contresens? Tiens, une voiture avec le volant à gauche. Ah mais... Mais on conduit à droite ici! Moi qui m'étais habitué à rouler à gauche en Thaïlande. Bravo, l'artiste! Je m'étais toujours demandé comment se gérait le changement de côté de circulation lors d'un passage de frontière terrestre. Eh bien j'ai ma réponse: c'est la foire, on ne gère pas du tout. C'est à nous de slalomer pour nous mettre du côté correct, ce qui donne un no man's land bordélique à souhait. Ceci dit, la route est en excellent état. Sale et poussiéreuse, mais le revêtement est impeccable. Autre différence notable: tout le monde sans exception est encore plus souriant, doux et gentil qu'en Thaïlande. Même dans un lieu touristique pareil, personne n'est blasé et le sourire sincère est de mise. Très touchant. De plus, les enfants foisonnent et tous, mais vraiment tous, me font signe en me disant "Hello!" Génial! Je ne pouvais pas rêver mieux comme accueil et entrée dans ce pays.






lundi 19 novembre 2012


Thaïlande - Bangkok

Arrivée à la gare de Bangkok à 5h après une courte nuit mais pas trop mauvaise sur une couchette assez confortable. Le train fait beaucoup de bruit et bouge vraiment beaucoup, me donnant parfois l'impression qu'il décollait, mais c'était pas mal du tout. J'attends 6h30 dans  la gare afin qu'il fasse suffisamment clair pour me permettre de me plonger dans la ville à vélo. Je suis immédiatement agréablement surpris car je m'étais attendu et préparé à un chaos et un trafic énormes, du vraiment dangereux. Mais il n'y a pas tant de trafic que cela et ce n'est pas trop la foire sur la route. C'est juste une grosse ville avec son trafic intense, ses artères bouchées et il faut être particulièrement prudent et patient, mais rien de particulièrement notable. Je traverse la ville tranquillement et sans encombres. Gros soulagement, car après avoir vécu Kathmandu, j'appréhendais réellement Bangkok. Mais rien à voir.

J'ai prévu de passer trois jours ici, et comme à chaque fois que je découvre une ville, cela se fera en me promenant pour prendre l'atmosphère de l'endroit, en flânant dans les ruelles décentrées et bien entendu en visitant les incontournables touristiques. Je ne raffole pas des endroits blindés, mais s'ils sont touristiques, c'est qu'il y a une bonne raison.

Je commence mon exploration par Kaoh San Road, haut lieu de la nouba, des bouibouis, des roublards et du racolage. C'est juste à 100 m de mon hôtel, raison pour laquelle je m'en acquitte en premier lieu. Ainsi, ce sera fait. Et c'est encore pire que ce que j'imaginais. C'est nul à chier, complètement pourrave. Il n'y a que des touristes. Après mes quatre jours en campagne, autant dire que le choc est brutal. C'est un tout autre pays. Ici, mon allure à vélo suscite encore de la curiosité, mais d'un autre type: "Combien coûte ton vélo? Je te l'achète." On voit les dollars dans leurs yeux. Je vais bien vite aller ranger mon vélo dans ma chambre et continuer à pied, moi. C'est bon, j'ai vu.

C'est là que je passe devant une rue parallèle à la précédente où, contrairement à elle, je suis le seul Blanc. Ca m'intéresse déjà beaucoup plus. Je m'arrête devant une échoppe où tout le monde mange. Aucune indication, rien, je ne sais même pas quoi commander, il n'y a pas de carte. Du vrai de vrai pour les Thaïs. Je les regarde cuisiner et là, l'un d'eux voit que je ne suis pas un touriste perdu mais que je suis vraiment intéressé. Il me demande: "tom yam?" J'ai le souvenir du supplice d'avoir goûté cette soupe affreusement piquante il y a quelques années, mais je dis OK au gars, je me lance. Il me montre tous les fruits de mer et je lui fais un geste, l'air de dire "vas-y tape tout, mais juste un tout petit peu piquant". Je n'y crois pas trop, mais bon. Je m'assieds et on m'amène plus tard un bol d'un demi-litre de soupe aux fruits de mer: moules, écrevisses, calmars, pieuvre. Terrible! Et il l'a vraiment faite un tout petit peu piquante pour moi. Parfait! C'est le paradis. Les gens autour de moi ont l'air ravi et rient en me voyant manger leur nourriture avec autant d'appétit, et pas les plats adaptés pour touristes qu'on trouve à côté. Jusqu'à la dernière goutte. Ca fait plaisir.

Le soir venu, je retrouve Max, mon pote de plongée qui est arrivé depuis déjà quelques jours  pendant que je pédalais dans le sud. Et qu'est-ce qu'on fait? Ben, on va prendre l'apéro, tiens. Pour cela, on retourne dans Kaoh San Road, c'est quand même là qu'il faut aller pour ça. A cette heure-ci, il y a beaucoup plus de Thaïs qui arpentent la rue, mais ça reste limité à des demoiselles offrant de la compagnie tarifée et des rabatteurs pour des ping pong shows (Google expliquera bien mieux que moi ce que c'est). Je n'arrête pas de me demander "Mais pourquoi? Pourquoi?" J'hésite un court instant pour l'aspect cocasse du truc, mais non. C'est décidément trop glauque. Ceci dit, cela ne nous empêche pas de bien faire la fête et de nous en mettre une sévère. Bienvenue à Bangkok.

Le jour suivant, je pars me balader peinard le long des canaux, perdu dans les petites ruelles étroites
Ca pue les égouts, l'eau est dégueulasse, mais c'est très sympa, loin de la cohue. Et là, je vois un énorme truc plonger devant moi: un varan d'un mètre de long. Génial.



Je continue ma route pour arriver par presque hasard devant un temple (il y en a tellement ici), Wat Ratchanaddaram. Très sympa et je monte tout en haut d'où on peut voir la parte beaucoup plus business de la ville avec ses immenses buildings.





En fin d'après-midi, avec Max et deux copines françaises, on part prendre le bateau qui nous fait descendre le fleuve Chao Praya et nous amène de l'autre côté de la ville. Sympa et complètement bondé. Le but est d'aller au Lumphini Stadium pour voir des matches de boxe thaïe. Mais arrivés devant le stade, on nous explique qu'en tant que touriste, on paie deux fois plus que les locaux et que si on veut être assez proche du ring, il faut raquer. Pas cool du tout, très peu pour nous et on abandonne l'idée. De plus, vu le niveau de vie d'ici, le prix d'entrée est vraiment cher. Je m'en passerai, j'avais juste envie de voir un peu tout leur cérémonial et goûter à l'ambiance. Tant pis.



Le troisième jour, je le consacre à la visite des gros temples assaillis par les touristes. Afin de les éviter le plus possible, je me pointe devant le palais royal une demi-heure avant l'ouverture et fais le piquet comme un bon vieux retraité qui va à la poste à 7h du matin. Durant cette demi-heure, les cars déversent petit à petit des meutes de Chinois bruyants qui poussent et marchent sur les pieds. Loin de moi l'intention de faire des généralités, mais ici c'est une réalité. Mais tout va bien, je suis dans les premiers. A l'ouverture des portes, tout le monde se rue dans la cour où tous les guides chinois tentent de rassembler leur troupeau avant d'entrer dans le site proprement dit. Surtout aucune initiative personnelle, tenez-vous par la main et on suit le berger. Un peu pathétique, mais ça m'arrange merveilleusement car j'en profite pour acheter le troisième ticket de la journée et me faufiler dans l'enceinte avec juste personne autour de moi. C'est magnifique, c'est calme, je suis bien. Je jouis ainsi d'une grosse demi-heure absolument magique au milieu du méga kitsch, avec juste quelques bonzes dans les temples.


 







 

Quarante minutes plus tard, c'est l'enfer, on ne voit plus rien tellement ça pullule de monde. Ca vocifère dans tous les sens et je me barre, le rêve est terminé. Plus moyen de prendre une seule photo sans avoir un abruti qui singe la position des statues dans le champ. Bonne chance, les gars! En résumé, si tu veux visiter Wat Phra Kaew, tu as une demi-heure à l'ouverture, après oublie.

8h30
9h15

A présent, Wat Pho et son fameux immense Bouddha couché. Ici, les meutes ne viennent pas et les jardins sont très calmes. Tranquille.









Lors de ma balade, j'approche un salon de massage qui a l'air très professionnel. D'ailleurs, les prix sont le double d'ailleurs. C'est là qu'un groupe de Japonais m'approche et me dit qu'ils tournent un reportage sur le massage thaï. Ils ont besoin d'un "cobaye" et me proposent de m'offrir un massage afin de me filmer. C'est super! J'accepte bien évidemment. Mais rien à voir avec les gentilles masseuse de la plage. Ici, je tombe entre les mains d'un gars qui va littéralement me faire souffrir pendant une demi-heure. J'ai rarement eu aussi mal. Il appuie ainsi avec un doigt, mais avec une force terrible, sur tous mes points de courbature et particulièrement sur mon épaule droite où j'ai une entorse. Il m'arrache des cris et des larmes tellement la douleur est intense. Mais je tiens bon, sentant bien qu'après coup, ça me fera du bien. D'ailleurs, une fois la séance terminée, j'ai déjà moins mal à l'épaule et je me sens mieux, même si j'ai besoin de m'asseoir un moment pour reprendre mes esprits. Ce type m'a complètement retourné et j'ai vraiment eu très mal. Je suis vidé, une loque. Ils sont forts, ces Thaïs.



Voilà, ma visite de Bangkok est terminée. A mes yeux, trois jours sont suffisants pour en avoir un bon aperçu. Bangkok est avant tout une grosse ville avec d'un côté ses aspects intéressants et chaleureux typiquement thaïs mais aussi toutes les déviances qu'on peut trouver dans un tel endroit. Je suis bien content d'y être passé mais maintenant, direction le Cambodge. Il me reste deux jours d'autorisation de séjour dans le pays, exactement ce dont j'ai besoin pour prendre demain le train jusque la frontière et passer au Cambodge le jour suivant. J'adore. Vive le voyage.