C'est parti, je quitte Bangkok. Je parcours en sens inverse la route qui m'avait mené de la gare au centre touristique, cette fois encore sans aucune difficulté liée au trafic. Un vrai plaisir. Arrivé à la gare, je prends mon ticket mais les choses se compliquent légèrement lorsque le préposé me dit ne pas être sûr que mon vélo sera accepté sur ce train. Me voilà donc en train d'essayer de trouver une réponse à mon problème en passant de guichet en guichet, à chaque fois confronté à une personne qui ne pète pas un mot d'anglais en plus de ne pas être très coopérative. En fait, ils s'en tamponnent le coquillard. Le parcours du combattant dure ainsi presque une heure pour finalement arriver devant un type qui, sans aucune explication me rembourse le ticket en me balançant la monnaie nonchalamment. Et je fais quoi moi maintenant? Oh les gars, je dois sortir du pays, moi! On me laisse gentiment dans ma merde sans m'aider le moins du monde. Merci! Heureusement qu'un type qui a assisté à la scène s'approche et me dit d'aller voir directement le staff du train lorsqu'il arrivera. Ils me laisseront peut-être monter avec mon vélo. Excellente idée, merci monsieur. Ainsi, dès que le train entre en gare, je cherche des yeux le contrôleur mais ne vois personne. Sans hésiter plus longtemps, je monte avec mon vélo que je cale sans aucun problème derrière une banquette sans gêner personne. Bon, en attendant, je n'ai plus de ticket, moi. Déjà que je n'ai a priori pas le droit de monter avec mon vélo, si en plus je joue au passager clandestin... Afin d'éviter les problèmes, je pars illico à la rencontre du contrôleur à qui j'explique que je n'ai pas de ticket. "Pas de problème, tu peux me l'acheter." Et bien voilà! Et c'est pour ça qu'on m'a fait chier pendant une heure? Je lui achète donc un ticket pour moi et mon vélo et me voilà parti pour Aranyaprathet, terminus avant la frontière cambodgienne. Le train s'ébranle et je peux enfin souffler, rassuré de pouvoir quitter Bangkok comme prévu. C'est que je commençais sérieusement à en douter.
Après 6 heures de trajet assez pénible, j'arrive à Aranyaprathet vraiment pas bien du tout. Je suis faible et j'ai des vertiges. Après avoir trouvé une chambre, mangé et pris une douche, je me couche complètement déclassé, crevé. Mais qu'est-ce que j'ai? Durant la nuit, les choses ne s'améliorent pas et je dois sortir mon sac de couchage car je caille. Il fait 30 °C et je suis emmitouflé dans mon duvet. Ca ne va vraiment pas. Le lendemain, c'est encore pire: j'ai 39,2 °C de fièvre, mal au crâne, j'arrive à peine à ouvrir les yeux et je titube dès que je veux marcher. Là, je commence à paniquer. Pourtant, j'ai fait tous les vaccins et prends mon traitement contre la malaria. Heureusement pour moi, il y a un hôpital dans le coin et c'est là que je me rends sans plus hésiter. Je ne fais pas le fier et me traîne littéralement.
Là, je me retrouve devant un vrai hôpital thaï pour les Thaïs. Le truc est installé dans un préau et fait très dispensaire de brousse. C'est bien parce que je n'ai pas le choix, car l'aspect des lieux ne m'inspire de prime abord pas vraiment confiance. On est bien loin de l'hosto international de Koh Samui. Bon... Allons-y! Au guichet, personne ne me comprend. Ils ont tous l'air de se demander ce que je fous là, pensant que j'ai dû me tromper d'endroit. Et il n'y en a pas un qui est fichu de deviner la raison pour laquelle je pourrais bien être là. Pourtant, avec les yeux que je me paie, ça devrait être plutôt évident, non? De plus, je répète inlassablement "Doctor. Doctor." Mais non... Je n'y crois pas. Pas un capable de comprendre le mot doctor alors qu'on est dans un hôpital? Là, on repousse quand même les limites. Heureusement, un type débarque et me tire d'affaire, il a compris ce que je voulais. Merci! A partir de là, les choses s'enchaînent merveilleusement et je suis pris en charge par le personnel qui prend bien soin de moi, attentif au fait que je ne percute pas du tout lorsqu'on appelle mon nom qui, prononcé à la thaï donne des choses très intéressantes. Soit dit en passant, sur ma carte de malade, je vois la date du jour: on est en l'an thaï 2555.
Mon tour arrive finalement et je me retrouve face à un médecin qui m'assure que je n'ai rien de grave, juste un refroidissement. Eh bien, je ne sais pas si ce monsieur se plante ou bien si les virus du coin sont maousses, mais en tout cas j'ai bien morflé, moi. Il me prescrit des antibiotiques (ce n'est que la troisième fois depuis que je suis en Thaïlande) dont je sens les bienfaits dans l'heure qui suit et peux ainsi parcourir sans plus tarder les 6 km qui me séparent de la frontière. Enfin! La Thaïlande aura vraiment essayé d'avoir ma peau jusqu'au bout.
Avant de passer la frontière, l'obtention du visa cambodgien. Ce point de passage étant le plus fréquenté, il est connu que la corruption y règne en maître. Et je n'y coupe pas. Quelle que soit l'excuse invoquée par les fonctionnaires, je dois allonger quelques billets afin que cette formalité ne prenne que 15 minutes. Je m'incline donc, ayant des choses plus intéressantes à faire qu'attendre la journée entière dans un combat silencieux contre ces pratiques illégales. Je peux ainsi me présenter au poste frontière avec mon beau visa tout neuf et me retrouver après quelques files et tampons de l'autre côté, au Cambodge.
Immédiatement, à peine 200 m parcourus, la différence de pays est notable. Ici, c'est le gros bordel. Le vrai. Le trafic tient un peu du Népal et on voit de tout sur la route: des voitures, des camions, des motos, des vélos, des charrettes, des vaches, de tout. Et ça conduit dans tous les sens. C'est affolant. D'ailleurs, que font tous ces gens qui roulent à contresens? Tiens, une voiture avec le volant à gauche. Ah mais... Mais on conduit à droite ici! Moi qui m'étais habitué à rouler à gauche en Thaïlande. Bravo, l'artiste! Je m'étais toujours demandé comment se gérait le changement de côté de circulation lors d'un passage de frontière terrestre. Eh bien j'ai ma réponse: c'est la foire, on ne gère pas du tout. C'est à nous de slalomer pour nous mettre du côté correct, ce qui donne un no man's land bordélique à souhait. Ceci dit, la route est en excellent état. Sale et poussiéreuse, mais le revêtement est impeccable. Autre différence notable: tout le monde sans exception est encore plus souriant, doux et gentil qu'en Thaïlande. Même dans un lieu touristique pareil, personne n'est blasé et le sourire sincère est de mise. Très touchant. De plus, les enfants foisonnent et tous, mais vraiment tous, me font signe en me disant "Hello!" Génial! Je ne pouvais pas rêver mieux comme accueil et entrée dans ce pays.
Après 6 heures de trajet assez pénible, j'arrive à Aranyaprathet vraiment pas bien du tout. Je suis faible et j'ai des vertiges. Après avoir trouvé une chambre, mangé et pris une douche, je me couche complètement déclassé, crevé. Mais qu'est-ce que j'ai? Durant la nuit, les choses ne s'améliorent pas et je dois sortir mon sac de couchage car je caille. Il fait 30 °C et je suis emmitouflé dans mon duvet. Ca ne va vraiment pas. Le lendemain, c'est encore pire: j'ai 39,2 °C de fièvre, mal au crâne, j'arrive à peine à ouvrir les yeux et je titube dès que je veux marcher. Là, je commence à paniquer. Pourtant, j'ai fait tous les vaccins et prends mon traitement contre la malaria. Heureusement pour moi, il y a un hôpital dans le coin et c'est là que je me rends sans plus hésiter. Je ne fais pas le fier et me traîne littéralement.
Là, je me retrouve devant un vrai hôpital thaï pour les Thaïs. Le truc est installé dans un préau et fait très dispensaire de brousse. C'est bien parce que je n'ai pas le choix, car l'aspect des lieux ne m'inspire de prime abord pas vraiment confiance. On est bien loin de l'hosto international de Koh Samui. Bon... Allons-y! Au guichet, personne ne me comprend. Ils ont tous l'air de se demander ce que je fous là, pensant que j'ai dû me tromper d'endroit. Et il n'y en a pas un qui est fichu de deviner la raison pour laquelle je pourrais bien être là. Pourtant, avec les yeux que je me paie, ça devrait être plutôt évident, non? De plus, je répète inlassablement "Doctor. Doctor." Mais non... Je n'y crois pas. Pas un capable de comprendre le mot doctor alors qu'on est dans un hôpital? Là, on repousse quand même les limites. Heureusement, un type débarque et me tire d'affaire, il a compris ce que je voulais. Merci! A partir de là, les choses s'enchaînent merveilleusement et je suis pris en charge par le personnel qui prend bien soin de moi, attentif au fait que je ne percute pas du tout lorsqu'on appelle mon nom qui, prononcé à la thaï donne des choses très intéressantes. Soit dit en passant, sur ma carte de malade, je vois la date du jour: on est en l'an thaï 2555.
Mon tour arrive finalement et je me retrouve face à un médecin qui m'assure que je n'ai rien de grave, juste un refroidissement. Eh bien, je ne sais pas si ce monsieur se plante ou bien si les virus du coin sont maousses, mais en tout cas j'ai bien morflé, moi. Il me prescrit des antibiotiques (ce n'est que la troisième fois depuis que je suis en Thaïlande) dont je sens les bienfaits dans l'heure qui suit et peux ainsi parcourir sans plus tarder les 6 km qui me séparent de la frontière. Enfin! La Thaïlande aura vraiment essayé d'avoir ma peau jusqu'au bout.
Avant de passer la frontière, l'obtention du visa cambodgien. Ce point de passage étant le plus fréquenté, il est connu que la corruption y règne en maître. Et je n'y coupe pas. Quelle que soit l'excuse invoquée par les fonctionnaires, je dois allonger quelques billets afin que cette formalité ne prenne que 15 minutes. Je m'incline donc, ayant des choses plus intéressantes à faire qu'attendre la journée entière dans un combat silencieux contre ces pratiques illégales. Je peux ainsi me présenter au poste frontière avec mon beau visa tout neuf et me retrouver après quelques files et tampons de l'autre côté, au Cambodge.
Immédiatement, à peine 200 m parcourus, la différence de pays est notable. Ici, c'est le gros bordel. Le vrai. Le trafic tient un peu du Népal et on voit de tout sur la route: des voitures, des camions, des motos, des vélos, des charrettes, des vaches, de tout. Et ça conduit dans tous les sens. C'est affolant. D'ailleurs, que font tous ces gens qui roulent à contresens? Tiens, une voiture avec le volant à gauche. Ah mais... Mais on conduit à droite ici! Moi qui m'étais habitué à rouler à gauche en Thaïlande. Bravo, l'artiste! Je m'étais toujours demandé comment se gérait le changement de côté de circulation lors d'un passage de frontière terrestre. Eh bien j'ai ma réponse: c'est la foire, on ne gère pas du tout. C'est à nous de slalomer pour nous mettre du côté correct, ce qui donne un no man's land bordélique à souhait. Ceci dit, la route est en excellent état. Sale et poussiéreuse, mais le revêtement est impeccable. Autre différence notable: tout le monde sans exception est encore plus souriant, doux et gentil qu'en Thaïlande. Même dans un lieu touristique pareil, personne n'est blasé et le sourire sincère est de mise. Très touchant. De plus, les enfants foisonnent et tous, mais vraiment tous, me font signe en me disant "Hello!" Génial! Je ne pouvais pas rêver mieux comme accueil et entrée dans ce pays.
ben mon vieux, se payer un refroidissement par 35°! T'as bien fait de commencer par le Spitzberg! T'es sûr que c'est pas le manque de Duvel?
RépondreSupprimerSans blague,j'espère que ça a continué à s'arranger. Pas marrant de tomber malade dans un bled où tu piges que dalle!
Rassure-nous sur la suite et fais quand même gaffe aux courants d'air;-), histoire de bien en profiter à Angkor (et ailleurs). Bisous
Oui, tout va bien maintenant. Il m'a fallu quelques jours pour bien me retaper, mais là c'est bon. (ça date d'il y a une semaine)
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