samedi 16 mars 2013


Mexique - Côté Caraïbes


Après une journée de délassement le long de la lagune de Bacalar, nous continuons à remonter la côte caraïbe vers le nord jusque Tulum. Je n'ai jamais été un grand fan a priori des plages carte postale, mais vu que je suis dans le coin, je dois reconnaître avoir hâte de voir si la beauté de la Mer des Caraïbes est à la hauteur de sa réputation. A peine un pied posé sur la plage, la réponse s'impose à moi avec un "Tiens, prends ça!" L'eau est d'un turquoise éblouissant. J'en reste bouche bée. Et pour ne rien enlever à la beauté des lieux, une faune des plus intéressantes arpente nonchalamment la plage.





Seule ombre au tableau, il va de soi que cette côte est très touristique. Fini les petits villages typiques, tranquilles et sympathiques. Ici, on a droit en contrepartie à des hôtels et clubs de vacances se succédant le long de la plage. Même si Tulum reste jusqu'ici assez préservée et pittoresque en comparaison à ses voisines plus proches de Cancún, on sent tout de même qu'on est déjà dedans. Fini le Mexique authentique. Ceci dit, c'est la basse saison et ça reste assez calme.

Tulum

Après une journée complète de pluie passée à lire et à glander, je profite du retour du soleil pour me rendre sur le site archéologique de la ville. C'est sympa mais ça ne casse rien. Rien du tout à voir avec les ruines sauvages, mystérieuses ou encore impressionnantes visitées ces derniers jours. C'est tellement aménagé pour le confort des touristes qu'on dirait un parc d'attraction pour gosses. Il y en a plein, d'ailleurs, accompagnés par des parents adipeux se dandinant comme un canard d'une jambe sur l'autre, affublés d'une casquette de base-ball et d'un short dont une seule jambe pourrait me servir de sac de couchage. Cela dit, la vue des ruines avec la mer en fond reste très jolie et appréciable, même si j'ai parfois l'impression que les pierres ont été savamment disposées pour faire beau. Finalement, le seul truc qui me semble en valoir vraiment la peine dans ces ruines, c'est le décor avec la vue surplombant la mer ainsi que les superbes geais qui foisonnent. 









Le lendemain, je décide de marquer le coup pour mon dernier jour au Mexique en allant plonger dans des cénotes. Je n'ai plus plongé depuis novembre à Koh Tao et suis tout excité de m'y remettre. Notre groupe, composé de quatre Québecois, dont l'instructeur, une Argentine et moi se met en route pour deux cénotes. C'est la première fois que je plonge dans des cavernes et c'est magnifique de slalomer dans cet univers de stalactites en flottant dans une eau d'une clarté épatante. On se croirait presque voler. Lors de la plongée dans le deuxième cénote, on a droit à un phénomène particulier et très intéressant. La couche supérieure de l'eau est douce tandis que la couche inférieure est salée. Vu que cette dernière est plus dense, elles ne se mélangent pas mais à l'endroit où elles se rencontrent, se crée une ligne d'eau trouble telle du brouillard ou des volutes de chaleur. C'est très beau à voir et une fois dedans, la visibilité est fortement réduite.

Fossile de corail en surface





Après ces deux super plongées, les Québecois m'invitent chaleureusement chez eux à Playa del Carmen où on boit une bière en regardant, bien évidemment, du hockey sur glace à la télé et où ils me permettent de prendre une douche en prévision de la superbe nuit que je m'apprête à passer à l'aéroport de Cancún. Je prends en effet l'avion demain matin à 5h45 pour le Costa Rica où je m'en vais retrouver mes potes en droite provenance de Bruxelles et j'ai décidé de passer ma courte nuit sur place en attendant mon vol.

Voilà. Mes deux semaines et demie ici ont été super, très riches en découvertes et en rencontres. Le Mexique, je dis oui!


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mardi 12 mars 2013


Mexique - Les Mayas, ça continue

Nous voilà partis de Valladolid pour Mérida. Le transport en car est vraiment très facile ici et de plus très confortable. Le seul désagrément est l'air conditionné souvent poussé à bloc. Il faut alors soigneusement choisir son siège afin de pouvoir se faire réchauffer par le soleil à travers la vitre. Une belle absurdité.

Arrivée à Mérida, la grosse ville du Yucatán. A première vue, il n'y a pas grand-chose d'intéressant à voir ici mais la place centrale est mignonne et assez calme et l'absence de hauts édifices, si ce n'est la superbe cathédrale, nous donne le sentiment de toujours être dans un village. Il y a pas mal de choses à faire alentour, cette ville sera donc mon nouveau quartier général pour les prochains jours.


Pour commencer, visite du site de Uxmal, deuxième plus fréquenté après Chichén Itzá. J'y pars seul, laissant Patxi avec deux de ses amis qu'il a retrouvés en ville. Je me lève de bonne heure afin de profiter du site dès l'ouverture et me dirige vers le terminal des bus. Toujours endormi, j'achète mon ticket et la dame me précise que le départ se fait d'un autre terminal situé à une petite demi-heure de marche. Tout va bien, j'ai le temps. Et c'est là que je bugge. Mon cerveau a décidé d'aller faire un tour sur la Lune. Il est 8h et je lis 9h05 sur le ticket. J'en déduis donc tout naturellement que 9h05 est l'heure d'émission du billet et que le départ est à 9h30. Pourquoi? Comment? C'est ça, la magie de la distraction. On peut tout dans ces moments-là. J'arrive donc au terminal bien tranquillement, persuadé d'avoir une heure et demie devant moi. Je flâne pour faire passer le temps tout en consultant mon billet une nouvelle fois. J'en arrive tout de même à me demander pourquoi la dame a inscrit 9h05 pour l'heure d'émission alors qu'il était 8h. Et là, c'est l'illumination. Aurais-je tout compris de travers? Je regarde l'heure, il est 9h09. Je cours présenter mon ticket au contrôle où on me dit bien entendu que le bus vient tout juste de partir. Je m'en veux, me sens nul, et n'ai plus qu'à me résigner à attendre le prochain à 10h40. Du coup, le plan d'arriver sur le site dans les premiers tombe à l'eau. Mais quel gland!

Uxmal

Finalement, après deux heures de route, j'arrive sur le site d'Uxmal. Grâce à ma sagacité matinale, il est maintenant midi et demie et je m'attends à pénétrer dans la cité en compagnie de nuées de visiteurs. Eh bien non. C'est l'heure où tout le monde déserte les lieux à cause de la chaleur. Je suis en effet en plein cagnard et me fais l'effet d'être sur une rôtissoire. Je suis donc pratiquement seul, il y a encore moins de monde qu'à Chichén Itzá. Décidément, mon cerveau m'a peut-être lâché ce matin, mais pas ma chance. Et heureusement que j'ai pensé à emporter ma crème solaire car après m'en être enduit pas moins de trois fois en deux heures de visite, je ressors de là à point comme un homard.

Dès l'entrée dans la cité, la grande pyramide se dresse devant moi. Elle est splendide avec sa base ovale. De plus, l'ascension au sommet d'une autre pyramide permet d'embrasser toute la cité du regard. Magnifique! Le site est l'endroit rêvé pour les iguanes qui se comptent par centaines.









Le lendemain, en compagnie de Patxi et ses deux amis, Andoni et Aurélie, nous partons faire un tour de cénotes en calèche sur rails tirée par un cheval. Très sympa. Baignade en grotte dans des eaux cristallines au programme.





Le jour suivant, je décide de partir seul en excursion à Celestún afin de faire un tour en bateau dans la réserve naturelle où on peut observer des colonies de flamants roses. Je débarque là-bas en espérant trouver des compagnons avec qui partager un bateau. Les couleurs de la plage sont irréelles: bleu, émeraude et blanc.


C'est là que j'entends quelqu'un m'appeler. Je me retourne et tombe nez à nez avec une Française rencontrée à l'auberge de Valladolid. Elle est là avec sa sœur jumelle et elles se préparent à faire le même tour que moi, même bateau, même horaire. Les coïncidences, quand même. Mélanie et Adeline, pour les nommer, embarquent donc avec moi et on part pour une ballade de deux heures au milieu des flamants roses, des pélicans, des cormorans et autres oiseaux. Le pied!






On continue notre petit tour en traversant une mangrove où on découvre un crocodile en train de faire la sieste. Il est tellement immobile qu'on en vient à penser que c'est un faux mis là pour l'agrément des touristes. Notre scepticisme fait bien rire notre guide qui du coup nous donne encore plus l'impression qu'il se fout de nous. Mais non, force est de constater que c'est un vrai de vrai.




Termitière de 1 m de haut

De retour sur la plage, les deux sœurs, qui louent une voiture pour pouvoir faire à leur aise le tour du Yucatán en deux semaines, me proposent gentiment de me reconduire jusque Mérida, où elles rentrent également. Sur le chemin, elles me font part de leur plan bien établi pour les prochains jours. Elles comptent aller visiter Calakmul, une grande cité découverte il y a à peine 20 ans, complètement ensevelie dans la jungle, à l'écart de tout et inaccessible par des transports en commun. N'étant pas aussi libre de mouvement qu'avec mon vélo, j'avais été forcé de tirer un trait dessus à mon grand regret. "Tu n'as qu'à venir avec nous, on a de la place dans la voiture!", me disent-elles. Génial! Je n'hésite pas une seule seconde et accepte. Eh bien voilà, je sais maintenant par où et avec qui je vais continuer ma route. Le rendez-vous est fixé au lendemain à Campeche, une ville à 2h30 de route d'ici. D'ici là, elles vont visiter Uxmal, que j'ai déjà fait, et j'en profite pour aller me balader à Izamal, le "village jaune". Le village a même sa petite pyramide non restaurée et totalement déserte. Très sympa.





 

Après cela, je prends le bus pour Campeche afin de retrouver Adeline et Mélanie. Je dis au revoir à Patxi avec qui j'aurai finalement passé une semaine et embarque avec mes deux nouvelles charmantes compagnes de voyage. Jusque maintenant, je n'ai pas encore passé une seule journée seul. C'est top!

Direction Calakmul et son parc national en pleine jungle. Nous nous arrêtons pour la nuit dans un camping sans électricité ni eau courante et qui loue des tentes. A part deux motards, français aussi (décidément il y en a un paquet ici), nous sommes seuls avec, comme compagnons de nuit, le chant des criquets, le cri des singes, quelques bruits non identifiables un peu flippants comme des trucs qui bougent et marchent dans les feuilles et un abruti de coq qui se met à chanter à 4h30. C'est fou, le boucan que la jungle peut faire. On se sent au calme et en même temps, c'est bruyant.


 

Calakmul

Le lendemain, il fait toujours très chaud et on se met en route vers le site sur 50 km de route cabossée qui s'enfonce encore plus loin dans la jungle. Encore une fois, il y a très peu de visiteurs, ce qui est plutôt normal ici vu l'emplacement. La cité est énorme, tout comme les pyramides. De plus, c'est assez différent de ce que j'ai déjà vu car ici la jungle est restée maître.






Mélanie et Adeline. Y a quand même pire, comme situation...

A présent, nous reprenons la route vers la côte caraïbe pour un changement de décor.