jeudi 31 octobre 2013


Laponie - Premières impressions... à froid

Et c'est reparti! 15 octobre. Je m'envole pour Ivalo, en pleine Laponie finlandaise, afin de passer six mois dans une guesthouse offrant des safaris en traîneau à chiens. Ayant déjà participé à ce genre d'aventure il y a quelques années et ayant été comblé, j'ai toujours voulu tenter à nouveau l'expérience mais en la vivant si possible autrement qu'en touriste et sur un plus long terme afin d'en découvrir plus de facettes. A l'issue de longues recherches, je me suis donc dégoté cette compagnie en demande de main-d'oeuvre et ai décidé de tenter le coup avec elle. Le deal est simple: en échange de quelques heures de boulot par jour, je suis logé, nourri, blanchi, et surtout je participe aux raids. De plus, cela me permettra de vivre un hiver arctique complet avec toutes les difficultés un peu mystiques qu'il a toujours revêtues à mes yeux: le froid intense et la nuit polaire. Un peu me transformer en homme du froid local l'espace d'une saison, en somme. On va du moins essayer... En arrivant dès la mi-octobre, je devrais pouvoir ainsi assister à l'arrivée de l'hiver. Je me suis donc lancé en ayant toujours plein d'interrogations quant aux aspects pratiques de la chose, réalisant que la plupart d'entres elles ne trouveraient leur réponse qu'une fois sur place. Allons-y donc, on verra bien!

Après avoir fait escale à Helsinki et passé la nuit tant bien que mal sur des banquettes ultra dures dans les couloirs de l'aéroport, j'embarque dans ma correspondance du lendemain pour Ivalo, complètement déglingué et déphasé. C'est bizarre, l'avion est plein. Mais qui va donc à Ivalo en plein mois d'octobre? Il n'y a rien à y faire hors saison...

Je suis accueilli dans le petit aéroport d'Ivalo vers midi par Outi, la patronne, qui au vu de mon sac à dos s'amuse du peu de vêtements que j'ai emportés. Trois slips et deux t-shirts, c'est tout ce qu'il faut, non? Après les présentations de rigueur, nous voilà en route pour la guesthouse. C'est marrant, j'avais commencé et terminé ici un voyage à vélo il y a plusieurs années et je reconnais encore parfaitement l'endroit, aussi bien l'aéroport que la route. Comme si c'était hier.

La première neige est tombée hier et recouvre le sol par endroits d'une fine pellicule. L'hiver frappe déjà à la porte et dans peu de temps, le sol ne sera plus visible pendant plusieurs mois. Moi qui voulais arriver suffisamment tôt afin de pouvoir assister à la tombée des premières neiges, je suis verni. Juste à temps.

On traverse le centre d'Ivalo, principal centre administratif et commercial de la région. Dans les faits, c'est juste un gros village qui comporte tout ce qui est nécessaire à toute personne vivant dans un rayon de 200 km. On pourrait dès lors penser que la guesthouse est située sur ses abords et donc que mon séjour ici ne ferait finalement pas de moi quelqu'un de trop exilé. Mais non... Car à la sortie du village, Outi s'engage sur une route de terre qui, à chaque mètre parcouru nous éloigne un peu plus de la civilisation et nous enfonce plus profondément dans les bois. La fine neige tombée hier recouvre encore presque complètement la route, tellement les passages par ici sont rares.

Dix minutes plus tard, notre destination apparaît devant nous. Je vois d'abord l'enclos, grand, avec sa bonne centaine de chiens, et juste derrière, la ferme et la guesthouse. On est définitivement au milieu de nulle part, en plein centre de rien. Les sapins sont nos seuls voisins et les chiens nos seuls compagnons.

Guesthouse

Outi me débarque et entame un petit tour du propriétaire en commençant par la guesthouse. Elle est totalement neuve et il va sans dire que c'est le grand confort, apte à accueillir Madame de la ville. Il y a même un sauna et un ours empaillé en haut des escaliers, qui fout les boules à chaque fois qu'on pointe son nez. Il me faudra une semaine pour m'y habituer et ne plus être surpris par ce monstre prêt à me sauter dessus dans le noir. Outi m'explique que je pourrai disposer des communs à ma guise, cuisine, sauna, douche, machine à laver, etc. En partage avec les clients, qui auront la priorité, bien sûr.

Je fais la connaissance de Leon, jeune Allemand venu bosser dans les mêmes conditions que moi. Il est déjà là depuis une semaine et me dira par après avoir attendu mon arrivée car il se sentait un peu seul. Outi m'emmène ensuite vers la cabane dans laquelle je vais habiter pendant six mois. Pour cela, on traverse la cour et c'est là que je croise le chemin d'un grand type costaud à la démarche lourde et lente, format ours brun. A peu de choses près, celui qui est empaillé dans la guesthouse, les poils en moins et des fringues en plus. "Voici mon mari." Je m'avance vers lui en tendant la main, pressé de rencontrer ce personnage qui va me faire découvrir tous les aspects de la vie de musher (meneur de chiens en français, mais la version anglaise claque plus). Il m'attrape alors chaleureusement la pogne dans sa main puissante et s'exclame, rayonnant: "Salut Val! Heureux de te rencontrer! Bienvenue parmi nous!" En fait, non. Pas du tout. Ca, c'est plutôt la manière dont j'avais imaginé les choses... Car il me fixe d'un regard aussi intense que celui d'un cabillaud, baragouine d'une voix de canard un son sec et étrange qui doit sans doute comporter toutes les formules de politesse et de bienvenue qu'il connaît, me tend, visiblement contraint par mon initiative, une main énorme au tonus d'huître, puis tourne les talons et se barre après avoir dit un truc à sa femme en finnois sans plus noter ma présence. Ca fait pas mal d'animaux pas des plus majestueux pour décrire une première impression faite par un gars. Je me suis déjà pris quelques douches froides, mais celle-là est carrément glacée. Comme accueil d'un type qui vient de loin pour vivre et bosser avec toi pendant six mois, je trouve ça un peu léger. Ce n'est pas la première fois que j'arpente ce genre de contrées isolées au climat rude et je sais que je ne dois pas forcément m'attendre à y trouver les habitants les plus sociables du monde, mais là j'ai affaire à un champion. Mon chasseur bougon et solitaire du Montana qui m'avait fait dormir au milieu de ses peaux de bêtes et de ses arcs à flèches est un exemple de savoir-vivre face à celui-ci.

Je rassemble mes idées et me remets en route derrière mon hôte vers mes futurs quartiers, encore tout chamboulé par ce premier contact plein d'émotion. Lors de notre correspondance préliminaire, elle m'avait parlé d'une cabane que j'aurais à partager avec d'autres gars. Elle avait visiblement omis quelques détails. La cabane est non seulement minuscule avec ses 12 m2, mais elle ne comporte qu'une seule pièce avec trois lits. Je ne pense pas être quelqu'un de difficile et j'ai déjà dormi lors de mes périples dans certains endroits plus improbables les uns que les autres, mais la donne ici est complètement différente et la perspective de passer une saison pour bosser, et ce dans des conditions climatiques parfois très rudes, en vivant continuellement entassés à trois ne m'excite que très moyennement. Dire que j'aurais aimé avoir un peu plus d'espace vital, voire éventuellement un petit coin à moi ne me paraît pas du luxe. On est deux pour le moment mais un troisième larron est annoncé pour novembre. Afin de voir le bon côté des choses, c'est malgré tout confortable avec électricité et chauffage. Pour les sanitaires, il faut traverser les 50 m de cour pour rejoindre la guesthouse. C'est ça ou la forêt juste devant. Ca ne me dérange pas le moins du monde d'aller larguer ma crotte derrière un arbre mais, encore une fois, on parle de vivre ici tous les jours en bossant et non de jouer au baroudeur et l'idée de devoir ressortir dans la nuit glaciale à chaque fois que je dois me soulager ne m'enchante qu'à moitié. Bon... On fera avec, pas le choix. Ca promet des réveils matinaux enchanteurs aux fragrances délicates et subtiles.

Sur ces réflexions, Outi me laisse m'installer et me propose de me joindre ensuite à eux afin d'aller chercher un bateau sur le lac Inari avant qu'il ne soit pris par les glaces d'ici quelques jours. Je n'ai rien mangé depuis mes deux crêpes à 6h après ma charmante nuit dans l'aéroport, j'ai la dalle, mais décide malgré tout de les accompagner, ce sera sans doute l'occasion de voir de belles choses et peut-être de faire un peu connaissance. On embarque donc dans une grosse camionnette, les deux patrons, leurs trois gamins âgés de 6 à 12 ans, Leon et moi en direction du lac. Arrivés à l'embarcadère, Outi nous y laisse tous afin de nous reprendre plus tard à un autre endroit. Le but est maintenant d'aller par le lac jusqu'au chalet qui sert de refuge lors des safaris de plusieurs jours afin d'y faire quelques préparatifs pré-hiver. Avant de partir, alors que je suis en retrait pour prendre des photos, elle me crie de ne pas m'en faire si son mari ne parle pas beaucoup, l'anglais n'est pas sa langue préférée et il est de nature très taiseuse. Merci pour les précisions, mais depuis quand cela empêche-t-il d'être poli et accueillant?

Heureusement, le trajet en bateau est magnifique et je ne regrette pas d'être venu. Malgré mon arrivée plutôt décevante, je me dis très vite que je suis au bon endroit et que j'ai bien fait de venir. Le temps est splendide et les abords du lacs sous les couleurs d'automne ainsi que la lumière du soleil bas sont superbes. Je suis ravi. A cause de la vitesse du bateau, la température passe très vite de froide à carrément glaciale mais je suis bien à l'abri dans mon anorak et je me retrouve bientôt seul à l'extérieur, les autres étant au chaud dans l'habitacle. Je viens à peine d'arriver, encore plein de motivation de la découverte, ce n'est pas pour déjà m'abriter du froid. J'ai trop envie d'en profiter.

Durant la demi-heure de navigation, le boss ne nous parle ni ne nous adresse un seul regard. Rien. Et il en va de même une fois à destination. Il s'affaire en donnant des ordres à ses enfants auxquels ces derniers s'exécutent sans broncher. Leon et moi somme là, prêts et disposés à aider mais son attitude est tellement fermée qu'on n'a même pas envie de lui demander si on peut donner un coup de main. Il le sait, en plus, c'est pour ça qu'on est là. Je me sens un peu de trop, du coup. Pas cool. Leon et moi en profitons pour faire connaissance de notre côté.


Sur le chemin du retour, plus question de me la jouer à l'extérieur, le soleil a disparu derrière les arbres et il fait caillant déjà rien qu'à l'arrêt. Je suis sagement mes compagnons dans l'habitacle, bien au chaud. Il était en effet temps d'aller chercher ce bateau car la glace apparaît déjà par plaques dans les chenaux les plus étroits. On rejoint ainsi la rivière Ivalo qui va nous ramener au village. Les oies sauvages s'envolent en V au ras de l'eau et deux élans, une mère et son petit, nous regardent nonchalamment passer de la rive. Joli cadeau d'arrivée.


Retour à la maison. Je demande à Outi ce qu'il en est pour demain au niveau du boulot. Elle me regarde comme si je lui posais une colle et me répond sans en être convaincue: "Tu peux commencer à 9h." Où, quoi, quand, comment? Je repasserai pour les détails. Mais où suis-je tombé? Bon, j'arrête de me poser des questions. J'ai avant toute chose pas mal de sommeil à récupérer, on verra bien demain. Ils n'ont pas l'air de s'en faire, ce n'est pas moi qui vais commencer. C'est toutefois très déroutant...

Le lendemain, premier jour, la température a sérieusement chuté et le thermomètre affiche -12 °C. J'ai testé le pipi dehors en pleine nuit et ça caille sec. N'ayant eu aucune instruction à propos de ma journée, je suis Leon qui me présente à Tommi, un guide qui travaille ici depuis 10 ans. Il est Bulgare, ce n'est donc a priori pas avec lui que j'apprendrai les us et coutumes locaux, mais il a au moins l'énorme avantage sur son boss d'être accueillant, sympa, enjoué, de faire des blagues et de nous expliquer comment se passent les choses dans la ferme. On l'aide ainsi dans son travail quotidien. Vu que la saison des safaris n'a pas encore débuté, celui-ci se résume principalement au soin des chiens et à la réparation du matériel comme la consolidation des niches ou encore la confection de plaques nominatives pour les chiens.

Mais venons-en justement aux habitants les plus importants de ces lieux: les chiens. Il y en a environ 130, la plupart d'entre eux des Alaskan Huskies, c'est-à-dire un type non défini par son ascendance mais créé pour en faire des chiens d'attelage performants. Un mélange d'un peu tout, en quelque sorte, pour en faire un super clébard résistant au froid polaire, balaise, rapide et apte à travailler. Dans la catégorie husky, il y a l'Alaskan d'un côté et les chochottes de l'autre, tout simplement. Un résultat très sympa de ces savants croisements est la diversité physique de ces toutous. On a de tout au niveau du pelage. Certains foutent un peu les boules avec leur yeux bleu clair ou vairons, caractéristique assez répandue, mais le point commun est qu'ils sont presque tous magnifiques. De belles bêtes!




Et pour ne rien gâcher, ils sont très bien dressés. Rien à voir avec le roquet à mémé qui fait ses caprices ou le clebs de salon qui montre les crocs dès qu'on approche de son territoire. Ils savent qui est le chef, aucun doute là-dessus, et je m'en rends compte tout de suite lors de ma première assignation: nettoyer les cages, ou en d'autres termes, ramasser leur merde. Pour une introduction au milieu, il va sans dire que j'y saute à pieds joints. De prime abord, la vue de ces chiens puissants et impressionnants aux mœurs sauvages, m'intimide. Je pénètre donc dans l'enclos pas très à l'aise, ils ne me connaissent pas et je ne suis pas leur maître. Les chiens sont répartis dans des cages de deux ou trois pour les plus jeunes tandis que les plus dominants ont une niche seuls, attachés à une chaîne. A notre vue, c'est le concert qui commence, les 130 chiens se mettent à aboyer comme des damnés. Ce n'est pas possible, je vais me faire bouffer, moi ici... J'imite Tommi et entre dans une cage en prenant mon courage à deux mains pour avoir une attitude assurée, du moins en apparence. Et là, les chiens s'écartent, se taisent et me regardent, certains emballés par ma présence, me tournant autour, d'autres sagement assis à me regarder jouer au golf avec leurs crottes gelées, ma pioche et le seau. Seuls les jeunes de quelques mois me font la fête en me sautant dessus, les autres attendent que je les y invite en tendant la main. Respect et soumission. Certains sont même timides alors qu'ils ont une allure de colosse. Leur maître, c'est l'homme, tout simplement. Dans un business où les touristes passent du temps avec les chiens, c'est une bonne chose.

Pour les nourrir, c'est pareil. Ils sont comme fous quand ils nous voient arriver avec les seaux remplis du mélange de viande et de graisse broyées qui leur sert de repas quotidien, mais dès qu'on s'approche pour remplir leur gamelle, ils s'écartent et attendent impatiemment qu'on parte pour approcher. Et si on veut leur ôter la gamelle pendant qu'ils mangent, pas de souci, ils se retirent. L'histoire du chien qu'il ne faut pas approcher quand il bouffe, ce n'est pas pour ici. Jamais aucun grognement ni attitude agressive vis-à-vis de nous. J'aime beaucoup ça. Ca met tout de suite à l'aise et incite au respect mutuel.

Au cours des jours suivants, la température remonte pour osciller entre -5 et -2 °C. J'aime beaucoup travailler à la dure de la sorte dans ce climat. C'est très vivifiant. Il commence à neiger pas mal et tout est maintenant recouvert de 15 cm d'ouate. Ceci dit, il n'y a pour le moment pas grand-chose à faire et j'espère que l'entraînement des chiens va bientôt débuter car ça fait maintenant deux semaines qu'on répète les mêmes tâches chaque jour. Alors, c'est chouette de nourrir les clébards et ça fait partie du tout, mais rien que ça, du ramassage de caca et du travail de remplissage pour dire de nous occuper, ça devient vite lourd. On attend donc impatiemment le début de la saison et l'arrivée des touristes, ce qui nous permettra également de socialiser un peu plus.
16h, le soleil se couche déjà
De temps en temps, on croise le chemin du boss, qui ne dit jamais bonjour et ne nous adresse jamais la parole. On a même l'impression de le déranger alors qu'on fait du boulot pour lui. Aberrant! Il ne nous donne jamais d'instructions et parle juste à Tommi en finnois pour râler et faire des remarques. Quand ce dernier est en congé, on ne sait pas quoi faire. J'en parle à Outi qui répond en riant, parlant de son mari: "Ah mais c'est tout lui, ça. Il oublie que vous êtes là. Si vous n'avez rien à faire, il faut le lui demander." Mais bien sûr... Et on doit dire s'il-vous-plaît aussi?
Cette attitude couplée à l'espace de vie qu'on nous accorde nous donne vraiment le sentiment d'être juste une main-d'oeuvre bon marché. Rien à foutre de nos tronches. Aucun désir de nous faire vivre une chouette expérience parmi eux. Du coup, j'ai un peu revu à la baisse mon projet de rester ici six mois. J'attends que la saison commence afin d'en tirer le maximum, profiter à fond des safaris, m'en foutre plein la vue, apprendre des trucs, et dès que j'en ai ras-le-bol ou si ce n'est pas à la hauteur de mes attentes, adios! Aucune raison que je me fasse chier à ce tarif-là.

Moi qui pensais pouvoir profiter de mes mois ici parmi les locaux pour apprendre un peu à parler le finnois, j'ai très vite fait une croix dessus. On est beaucoup trop loin du village pour pouvoir nous y rendre à notre guise et les échanges avec la famille qui nous hum... "accueille" sont quasi inexistants. Ceci dit, j'ai quand même déjà appris un mot non seulement très utile mais surtout essentiel à comprendre. C'est la traduction du mot 'sac', genre sac de courses. Si la caissière te demande "Pussi?", ce n'est ni une insulte ni une invitation. On se calme.

Leon et moi nous faisons à manger dans la cuisine commune de la guesthouse. Celle-ci est actuellement fermée et lorsqu'elle ouvrira ses portes dans deux semaines, on aura droit aux repas en même temps que les clients. En attendant, on joue aux chefs-coqs. Pour ce faire, Outi nous emmène au supermarché du village afin d'y faire nos provisions. Et la bonne nouvelle, enfin une, c'est qu'on n'a aucune restriction. On prend tout ce qu'on veut. Saumon ou saucisson de renne, légumes et fruits hors de prix, tout y passe et en quantité. C'est parfait car il ne manquerait plus qu'on n'ait pas assez à se mettre sous la dent, d'autant plus par un froid pareil. Et puis, je tiens à mes guitares, moi! (Comprendront ceux qui savent...)

Vivement la suite qu'on voie comment ça évolue.